Auguste Hardy
Depuis 1866, diverses voix se sont élevées pour demander l'organisation de l'enseignement agricole : les sociétés savantes, le conseil général de Seine-et-Oise, la Société des agriculteurs de France, etc. Pierre Joigneaux propose en 1872 une loi pour créer l'Ecole nationale d'horticulture, qui ouvrira en 1874. Cette école devra s'autofinancer avec la vente des produits du Potager. Il s'agit, dans l'esprit de ce qui deviendra l'école républicaine, de
"former des jardiniers éclairés qui soient aptes, après deux années d'études théoriques et pratiques, à propager et vulgariser dans nos départements les bonnes méthodes et les bonnes explications."
Le Potager est le lieu idéal pour une telle implantation :
"Quand on énumère toutes les richesses horticoles réunies à Versailles, on est naturellement conduit à reconnaître qu'il était impossible de trouver réunis des éléments d'instruction plus complets et plus variés."
Auguste Hardy, à la tête du jardin, accentue aussi le caractère botanique de l'ENH, en implantant dans l'ancien Clos des asperges, devenu le jardin Duhamel-du-Monceau, une école de botanique avec mille neuf cents espèces végétales, une roseraie, etc.
En outre, une collection de formes fruitières est installée dans le quatrième des Onze, tandis que l'on dénombre plus de trente formes d'arbres dans le Potager : spirale, prisme triangulaire, palmette, cordons, candélabres, etc. Aujourd'hui les jardiniers du potager sont encore les dépositaires d'un savoir-faire précieux, et continuent à maintenir vivant cet art de la taille.
En 1891, Auguste Hardy décède, remplacé par Jules Nanot, qui continue à assurer le renom du Potager du roi et celui de l'ENH.